L’échange des voeux à mon mariage

La mariée :

Avant de commencer mon discours, je voudrais vous remercier pour votre présence qui est importante à nos yeux. Si vous êtes ici aujourd’hui, c’est parce que nous l’avons sincèrement voulu. Vous êtes les témoins de notre histoire à des degrés différents.

J’ai une pensée pour les personnes qui  ne sont plus et qui vont nous manquer. Je pense également à ceux qui n’ont pas pu être des nôtres. Nous souhaitons remercier tous ceux qui ont accepté de participer de près comme de loin à nos préparatifs. C’est aussi cette implication de chacun qui rend déjà cette journée mémorable. Merci beaucoup à tous.

Pendant les mariages, j’entends toujours les maires ou les prêtres  lister, d’une manière détachée, les promesses qu’un couple doit tenir pour l’avenir et surtout des devoirs : respect, fidélité, solidarité…Des notions justes mais pour moi incomplètes et  insignifiantes tant qu’elles ne sont pas appliquées naturellement ou simplement mises en contexte. Cette cérémonie nous permet de donner à nos vœux tout leur sens. Elle est pour moi l’occasion de te dire librement, de vous dire à tous ici présents tout ce que tu représentes pour moi et à quel point je suis heureuse de m’unir à toi pour la vie. 

G., je t’ai rencontré en 2008 grâce à Romain lors d’une sortie en groupe. Nous venions de faire connaissance et déjà je retenais une image en fin de journée : un gars en audi bleue portant une veste en cuir, des yeux à tomber et une discrétion toute particulière. Un mec à l’air un peu dur si on s’aventure à faire de petits dessins sur la vitre embuée de sa voiture. Un animal recouvert d’une carapace par tous les temps histoire de se protéger des intrus. Bref, pas facile à amadouer ce G.! Mais le défi ne m’a pas fait peur. Après un après-midi à la patinoire avec des copains, alors que je passais le tourniquet à la gare pour rejoindre le quai, je me suis retournée, je t’ai regardé t’éloigner et quelque chose d’indescriptible s’est produit. Je me suis armée de patience, j’ai appris à te connaître, enfin, toi et tes mains toujours plongées dans des moteurs de voiture. Et après bien des péripéties, tu as conquis mon cœur.

Je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi : tu es doux, gentil, réfléchi, attentionné. Tu es toujours prêt à donner un coup de main.

 Je ne connais personne qui aurait sacrifié une année entière pour s’occuper de sa grand-mère, la portant à bout de bras dans les escaliers, lui faisant ses courses ou apprenant à lui faire la cuisine.

Tu me répètes souvent que tu n’as pas toujours les mots pour communiquer, que tu n’es pas un littéraire comme moi mais tu agis toujours et les gestes sont bien le plus important à mes yeux. Nous partageons des valeurs communes. Nous nous sommes connus sans le sou (ah, les joies de l’étudiant fauché !) et quelle que soit notre évolution matériellement parlant, c’est ce que nous sommes au plus profond de nous qui compte, pas ce que nous possédons.

Tu me respectes, tu m’acceptes avec tous mes défauts et tu ne me forces pas à être quelqu’un d’autre ou à cacher mes émotions. Je ne me sens jamais ridicule à tes yeux. Tu es toujours à l’écoute de mes besoins, tu me protèges, me consoles. Tu dégages cette force qui me donne une sensation de sécurité et tu fais preuve à la fois d’une grande sensibilité. Tu m’épaules et m’apaises quand je suis sur le point de baisser les bras pour que je puisse voir le meilleur de moi-même. Tu t’occupes de moi quand je suis malade et ton regard sur moi ne change jamais même quand j’ai une mine affreuse. Tu supportes aussi mon sale caractère et mes longs monologues existentiels avec un calme déconcertant. Tu serais prêt à te sacrifier pour moi et cela sans jeu de mot. Tu me donnes tout ce qu’il est possible de donner à quelqu’un. Ce sont là des preuves d’amour. Tu es un bijou rare et précieux.

Avant, je ne voulais pas souffrir pour qui que ce soit. Aujourd’hui, tout m’est égal tant que tu es à mes côtés. Tout autour n’est qu’artifices, superficialité. Et quand je te regarde, je ne vois plus que ce qui est essentiel. Ce qu’on a construit est gravé dans mon âme, dans mon corps et dans mon cœur. Il  ne tient qu’à nous de grandir encore cet amour au fil des années en tentant tout ce qui est à notre portée pour ne pas le fragiliser.

Vous allez me dire que je ne suis pas objective mais je pense que nos proches approuveront si je dis que tu es une belle personne. Tu es l’idéal que je ne pensais jamais trouver. Nous partageons notre simplicité, notre créativité, notre complicité. Nous sommes sur la même longueur d’ondes et ton rire est pour moi un remède à mes maux.

Tu es pour moi aussi beau à l’intérieur qu’à l’extérieur. Un simple sourire ou regard de ta part me fait oublier tout le reste et je n’ai pas peur de vieillir à tes côtés.

Je te sais profondément fidèle car une fois que tu as donné ton cœur à quelqu’un, nul ne peut te le reprendre. Tu as pour cela toute ma confiance et mon respect.

De nos jours, les gens ont une vie de fous. Les relations humaines se perdent et on prône l’individualisme. Les liens se font, se défont. Pourtant, dans ce monde qui fourmille, dans ce tourbillon de folie, j’ose encore croire à la profondeur des sentiments.

Normalement, avec le temps, on dit que la magie se perd. Pourtant, j’ai l’impression qu’elle ne cesse de grandir. Peut-être parce qu’il ne s’agit pas de magie en réalité mais d’alchimie et de bon sens…

Il ne s’agit pas de rester dans une bulle et de se raconter des chimères. Nous ne sommes pas dans un conte de fées. Partager sa vie avec quelqu’un, c’est aussi savoir affronter les difficultés, les surmonter, savoir s’oublier parfois et faire des compromis sans risquer que tout ne s’effondre.

On cherche souvent le bonheur alors qu’on l’a déjà sous les yeux. Grâce à toi, mon bonheur, c’est la joie que je ressens quand j’aperçois au loin les volets bleus de notre maison en rentrant le soir. C’est aussi simplissime que d’admirer les jonquilles de notre jardin lorsqu’elles sont balancées par le vent. C’est entendre la pluie tomber sur la véranda. C’est sentir une odeur agréable sortir du four,  c’est entendre mes petits canaris chanter à tue-tête et moment ultime, c’est croiser ton regard plein de chaleur.

Tu réussis par tes actes à me prouver que l’amour, le vrai, existe bel et bien. Tu vois, tu as déjà tenu une bonne partie des fameuses promesses que l’on se doit de tenir et il ne tient qu’à nous de les tenir encore… Je te veux pour époux ma vie entière.

Je souhaite également fonder notre famille et être à la hauteur de tout ce que tu m’apportes.

Le marié : 

M., mimi, mémère -pour faire référence à ta maman- [rires], tu me demandes souvent de m’exprimer, de communiquer. Il est vrai que ce n’est pas forcément la chose la plus naturelle chez moi. Ne parlant pas beaucoup tout comme Bernardo dans Zorro, je préfère l’action à la prose. Mais avec toi, ça devient plus facile, enfin, j’essaye. Beaucoup de choses deviennent faciles…sauf les discours !

Depuis que je t’ai rencontrée, tout est beaucoup plus clair. Grâce à toi, j’ai trouvé une place, une volonté, un chemin à suivre. Ma vie a un sens. Moi qui ai longtemps tourné en rond, je me suis pas mal cherché et en te trouvant, je me suis trouvé moi-même. Maintenant, je sais dans quelle direction aller, droit devant vers notre avenir  radieux que nous allons construire ensemble – même si les fondations sont déjà bâties-.

Tu sais mettre en avant mes qualités tout en acceptant mes défauts (pas trop nombreux, heureusement). A tes côtés, je me sens fort, drôle, responsable et capable d’affronter toutes les situations. Tu me rends heureux, serein. Tu as su me redonner confiance en moi alors que j’en avais grand besoin. Tu sais me faire sortir des sentiers battus ou au contraire me ramener sur Terre quand je m’égare dans mes folies.

J’aime ta bonne humeur, ton humour, ta fraîcheur mais surtout ta force de caractère (pas trop fort le caractère quand même) [rires].

Je reste toujours admiratif devant ta persévérance, ta capacité à faire les bons choix dans les situations difficiles. Et aujourd’hui, je suis fier d’affirmer haut et fort : j’ai trouvé la femme de ma vie !

Pour toutes ces raisons, nous sommes réunis en ce moment. Je sais que je suis prêt à assumer mon rôle d’époux et bientôt j’espère, de père.

Je te promets de t’aimer, d’être à l’écoute, d’être compréhensif -ce que je fais déjà actuellement-, de t’aider, de t’assister, de faire en sorte que tu puisses t’épanouir. Je te promets de toujours te protéger, d’être fidèle, d’être patient -même si avec le temps, on perd cette capacité – [rires] mais aussi de toujours te respecter quoi qu’il arrive.

M., ma femme, je t’aime.

Pierre, l’officiant :

M., répète après moi : Je te choisis G. (répétition) et avec cet anneau je lie ma vie à la tienne (répétition), dans la joie comme dans la peine (répétition), dans la richesse comme dans la pauvreté (répétition), pour le meilleur et pour le pire (répétition). Je te promets de t’aimer et de te chérir (répétition). Je te promets de ne jamais oublier qu’un tel amour ne s’offre qu’une fois dans la vie (répétition). Je te promets que je ne laisserai rien ni personne nous séparer (répétition). Ceci est une promesse pour l’éternité (répétition). Je me lie à toi pour toujours jusqu’à la fin des temps (répétition). Et je resterai à tes côtés jusqu’à ce que la mort nous sépare (répétition).

G., répète après moi : idem

Je vous déclare unis par le mariage. Vous pouvez vous embrasser.

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Textes et musiques de ma cérémonie laïque

Discours des mariés : sur le banc d’une rencontre