Discours des mariés : sur le banc d’une rencontre

Lors de leur mariage en août 2016, les mariés livrent à leurs invités le témoignage touchant de leur rencontre.

Nestor et Lauranne : le banc d’une rencontre

Lauranne :

 Il était une fois…une rencontre. Où et à quelle occasion ? Au mariage de ma meilleure amie.

Je n’avais jamais mis les pieds à Bordeaux et c’est donc pour la première fois que je m’y rendais. Je ne devais pas y rester plus d’une journée. Il se trouve que Nestor, qui à l’origine ne devait pas être présent, s’est également retrouvé à ce mariage pour conduire les mariés en tant que chauffeur.

Nestor :

Pour moi, notre rencontre est le fruit du destin. Avant de la rencontrer, il s’était passé quelque chose en moi. J’avais décidé de ne plus être seul. J’avais été en couple avec une fille pendant 5 ans mais notre histoire n’avançait pas car elle n’était pas prête à s’engager. J’ai donc ressenti beaucoup de solitude et je me suis dit : soit je continue à pleurer sur mon sort soit je trouve une solution à cette situation.  Un jour, alors que je me fais beau pour aller faire un tour au centre de Bordeaux, quelqu’un sonne à ma porte. C’est le petit frère de ma voisine.  Il me propose de sortir. Lors de la soirée, je rencontre une fille. Elle me plaît mais gros hic, elle ne correspond pas aux critères de fille sérieuse que je recherche. Or, je veux une femme et non juste une fille qui ne souhaite que s’amuser. Après cela, je me confie à une amie qui me conseille de me rendre à des endroits plus appropriés pour rencontrer des gens posés. Une semaine après, mon frère me demande de lui rendre service et de prendre sa voiture pour conduire des mariés.

-C’est grâce à cela que la rencontre entre Lauranne et moi est rendue possible, une rencontre si cruciale que de notre union va naître un enfant et c’est pour moi plus important même que le repas de fête que l’on s’apprête à partager.- 

Je repense donc à ce que mon amie m’a dit et j’accepte. Il se tourne vers le couple de mariés en question : eh oui, je l’ai fait pour mon frère mais à la base, je n’étais pas là pour vous. J’étais là pour rencontrer ma future femme [rires].

-Chers amis, petit conseil lorsque vous vous rendez à des événements pour faire des rencontres sérieuses : soyez vous-mêmes et restez sobres !

Lors de ce mariage, je balaye les filles du regard et je recherche LA fille la plus simple possible. Et il y en a beaucoup mais du superflu. Lors de la cérémonie, je ne trouve personne qui se démarque du lot. Vient le moment des photos. Je m’assois sur un banc. Et là, au loin, j’aperçois Lauranne qui attire mon attention. J’attends qu’elle se rapproche pour lui proposer de s’asseoir à côté de moi et faire connaissance. Elle accepte. Tout est alors déjà clair dans mon cœur. On discute et on échange sur le fait que j’habite à Bordeaux et elle en région parisienne. Puis quelqu’un la sollicite et elle s’éloigne. Je me demande alors de quelle manière nous allons pouvoir nous donner nos numéros de téléphone, absolument certain qu’il y aura une suite. Il ne me reste que peu de temps, le moment de ramener les mariés à la salle. Je ne connais personne et je veux rester discret par correction. Finalement, je me lance et demande à Lauranne si elle accepterait de m’accompagner dans la voiture, chose délicate puisqu’il s’agit de la voiture des mariés. Plus tard, elle évite donc le regard des autres, s’approche pendant que je suis au volant et je me dis : si elle a le courage de monter dans cette voiture sur le siège passager et de faire abstraction du qu’en dira-t-on, elle est faite pour moi ! Et chose extraordinaire, elle monte, très à l’aise, comme une femme qui vient retrouver son mari, comme si on se connaissait depuis longtemps.

J’ai alors su que c’était le début d’une histoire. Cette joie ne m’a pas quitté. Plus tard, je suis monté à Paris pour lui déclarer ma flamme. Cette union est officialisée aujourd’hui mais elle est pour moi ma femme depuis que j’ai su que c’était elle et pas une autre. Nous allons avoir un bébé pour janvier et je l’aime, sans superflu.

Lauranne :

A présent, je vais vous donner MA version de notre rencontre. [rires] Je dois me rendre au mariage de mon amie. Le cœur n’y est pas. Je suis presque en larmes à cause d’une peine de cœur survenue deux jours avant. J’appelle ma mère en pleurs. Je me dis intérieurement : Je voudrais tellement devenir  LA femme d’un homme ! Ma mère me dit, à 10 000 km : « Il faut que tu sois heureuse pour ton amie ! » Donc je m’efforce d’être heureuse pour elle et vient le fameux moment de la rencontre sur un banc. Il fait beau. Tout le monde est content. Et j’ai envie de me retrouver un peu seule alors je m’isole un instant. J’aperçois ce banc au soleil qui me paraît parfait…sauf qu’il y a comme un petit problème. Il est déjà occupé par quelqu’un. Bon, j’y vais quand même. On ne sait jamais. Peut-être va-t-il se lever. Je passe devant dans l’intention de trouver une place ailleurs. Intérieurement, je me récite une prière que ma grand-mère n’avait de cesse de répéter. Et derrière moi, un jeune homme m’interpelle et me dit : « Vous êtes en train de prier ? » Stupéfaction. A-t-il lu en moi ? Il me propose de m’installer près de lui. Intriguée, je m’assois. Et on discute. On évoque la possibilité de rediscuter plus tard dans la soirée. Par la suite, il me propose de monter dans la voiture des mariés pour que je puisse l’accompagner.

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’après l’avoir rencontré, je me suis souvenue de ses paroles, moins de son visage. Nous avions des échanges très forts au téléphone. Un jour, il me dit qu’il est à Paris. Je suis contente mais j’ai une appréhension. J’ai peur de ne pas le reconnaître physiquement [rires]. Matériellement, il est passé d’une audi très élégante (au mariage) à une camionnette, son propre véhicule… Quelle joie pour moi ! Mes amis en parlaient tellement comme du prince dans Cendrillon, chose qui ne me correspond pas, que ça m’angoissait.

Nestor : Voilà, grâce à ce témoignage, vous savez que tout a démarré avec une voiture élégante et que ça s’est poursuivi avec une camionnette toute pourrie ! [rires]

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